Sa voix authentique, envoûtante et puissante, ont permis à cette encyclopédie du jazz d’entrer dans l’histoire au même titre que son extravagance, son explosivité et ses qualités incroyables d’autrice et compositrice. Mais, la pin up en sépia s’est rapidement brûlée les ailes, ses addictions ont épuisé son corps et elle s’est consumée peu à peu faisant hélas la fortune de nombreux vautours.
La chanteuse et guitariste britannique est décédée en 2011 rejoignant précipitamment le triste club des 27.
Avec Franck puis Back to Black, elle a charmé les mélomanes et obtenu un succès critique et commercial planétaire et plusieurs Grammy Awards.
En parallèle du film de Sam Tyler Johnson qui vient de sortir en France, les éditions Petit à Petit qui produisent des docu Bd depuis un certain nombre d’années ont eu la bonne idée de consacrer un biopic à la sulfureuse diva de Camden.
Sobrement intitulé AMY WINEHOUSE il est introduit par une couverture particulièrement réussie de Benjamin Blasco Martinez, sur laquelle on retrouve le magnétisme et le charisme irrésistible de la star mondiale.
On accède ensuite à un recueil de 16 épisodes qui mettent en lumière un parcours à la fois logique, évident et tragique. On assiste à la montée en puissance puis à la déchéance de l’icône. Tony Lourenco scénarise avec une bienveillance notable l’enfance, les influences, les moments décisifs, les rencontres importantes, les grands tubes et les addictions. Il réalise une sensibilisation intéressante à l’univers d’Amy. Le récit est clair et agréablement complété par les textes rédigés par Elsa Gamblin. Il est pourvu de clichés que l’on est ravis de revoir ici.
Côté dessin, les contributions des illustrateurs et les styles graphiques employés rendent parfaitement justice à une artiste hors cadre. Chacun apporte sa vision, extrêmement fidèle voire photographique avec Gilles Pascal, plus éloignée et personnelle avec Zulema Scotto Lavina, Giulia Lafranceschina, Anabel Rossi, Margherita Petrucci, Madd, Pauline Bertrand, Juliette Vaast ou Anne Perrine Couët. D’autres chapitres sont plus détonants, il est difficile de ne pas être bousculé par les planches d’Anne Royant, Sandrine Fourrier, Laurine Lestrat, Pierre Radice, Mayeul Vigouroux qui font sans doute preuve de plus d’audace mais suscitent également davantage de débat.
AMY WINEHOUSE reste une belle entrée en matière, un apéritif savoureux pour découvrir l’instinctive reine de la soul sixties. C’est un hommage agréable et il nous réserve de bonnes surprises. Il se savoure impérativement avec la voix de la queen en fond sonore pour apprécier, une fois encore, toute sa magie.
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