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Ca Pétille - Les Aigles de Rome T8

Ca Pétille par Stéphane BERDUCAT :

Et c’est reparti pour un huitième acte des Aigles de Rome, la série du maestro Enrico Marini !

Éditée par Dargaud, cette fresque historique ambitieuse a tout d’une grande. Elle est habitée par des personnages forts animés par une rivalité qui nous tient efficacement en haleine. Au fil des albums, on a vu grandir ces redoutables guerriers, qui bien qu’ils aient été élevés en se serrant les coudes sont aujourd’hui prêts à tout pour s’affronter. On a vu les tensions apparaître et ils semblent désormais irréconciliables. Pour ne pas faire de jaloux, l’éditeur et le créateur ont eu la bonne idée de leur attribuer une couverture chacun, une froide et glaçante pour le héros chérusque, une autre incendiaire et tourmentée pour le Romain.

Arminius dont la compagne Thusnelda vient d’être capturée est enragé. Il ne compte pas ses efforts pour constituer une grande armée et anéantir son ennemi. Marcus est quant à lui chargé par Germanicus de récupérer les aigles perdus (symbole des légions disparues) pour faire oublier la lourde humiliation romaine et il espère toujours au passage récupérer son fils Titus. Thusnelda qui est prête à accoucher est la cible d’un complot fomenté par Morphea et Sejanus. Les jours de la belle germaine sont en danger mais elle peut compter sur un allié à la fois inattendu et terrifiant.

On entre dans l’opus grâce à une magnifique double page qui nous rappelle les qualités exceptionnelles d’un artiste capable d’imaginer des scénarios captivants et de nous impressionner avec une mise en cases impeccable, des dessins de haute volet, et une maîtrise de l’aquarelle bluffante.

Dès l’ouverture de l’album, le lecteur en prend plein les yeux. À partir de là, on se laisse porter par une intrigue dans laquelle vengeance et cruauté dominent. Les séquences s’enchaînent à un rythme effréné. La trahison et la conspiration hantent la narration. La sensualité et la brutalité également et on adore ça. Falco, rescapé de la débâcle de Varus est particulièrement à son avantage dans ce volume qu’il transcende par sa fougue et son appétit d’en découdre. Rien ne semble lui résister…Sa détermination paraît surnaturelle.

Enrico Marini agence alors des planches somptueuses, chargées d’ambiances renouvelées et riches qui nous glissent dans un face à face interposé savoureux avec une flopée de seconds couteaux plutôt intéressants.

Le tome défile à la vitesse de l’éclair mais nécessite une seconde lecture pour admirer l’adresse d’un auteur complet qui ne cesse de nous éblouir par son insolent talent. Toujours au rendez-vous, le bédéiste impose fièrement son récit parmi les grandes sagas antiques à suivre absolument…..

Ca pétille c'est la chronique qui vous permet de suivre toute l'actualité de la bande dessinée, avec la présentation d'une nouvelle BD chaque semaine ! 
Stéphane Berducat vous fait partager ses coups de cœur sur l'antenne de Méga fm. 

Retrouvez "Ca pétille"  le mardi 9h50, le mercredi 17h50, le vendredi 12h50, le samedi 19h20 et le dimanche 9h40 et 16h50