est parue en mai 2025. Elle est le fruit de l’association heureuse de deux autrices reconnues pour leur savoir-faire et leur aptitude à mener des projets différents mais toujours très aboutis.

Véro Cazot nous a tenus en haleine avec sa palpitante quadrilogie Olive, et Carole Maurel nous a récemment subjugués avec Bobigny 1972. Leur rencontre artistique est à la hauteur de leur réputation.

Au départ de cette collaboration comme souvent, un coup de cœur graphique pour un croquis inspirant diffusé sur les réseaux et l’envie de donner à la fillette représentée une existence et une histoire susceptible de plaire à un large public.

Pour cette ambitieuse série, la scénariste brosse le portrait de Colette, un personnage principal féminin bien bâti et positif auquel on s’attache inévitablement.

Dans ce premier volet, le cadre est efficacement posé, on aborde la perte d’une sœur chérie Lison dans un triste accident de voiture, ses conséquences sur l’adolescente, la plus introvertie des deux, son envie de répondre aux attentes familiales et sa passion naissante pour la boxe. Enfermée dans un cocon rigide, étouffée par une mère surprotectrice , elle s’émancipe peu à peu. On se délecte à suivre l’évolution d’une héroïne qui se découvre et s’affirme au fil des pages.

Véro Cazot a imaginé, cette fois, une saga psychologique et sportive avec beaucoup de potentiel dans laquelle on aborde le deuil, la quête d’identité avec adresse, tact et intelligence. Une savoureuse touche fantastique agrémente l’ensemble avec une silhouette invisible omniprésente, une conscience qui souligne le caractère bien trempé d’ une héroïne déterminée. Le découpage est astucieux et les dialogues incisifs et percutants.

Le dépassement de soi, est bien sûr au cœur de la narration, le sexisme ordinaire en filigrane et la pratique de la danse classique et du noble art en toile de fond donnent du corps au récit.

Le lecteur est immédiatement séduit par le charme des illustrations, leur dynamisme, et un aspect vintage élégant et ultra travaillé.

Les esquisses sur les pages de garde auguraient du meilleur, l’intérieur de l’album restitue émotion et enthousiasme. Les scènes sportives sont particulièrement exaltantes. Quelques planches sans texte judicieusement insérées constituent des moments de grâce.

Mi-mouche c’est assurément un grand crû dans le domaine de la BD jeunesse, une série à laquelle on peut désormais prédire un bel avenir. Cet épisode liminaire nous touche directement au cœur, il est magnifique et bien ficelé, je vous le recommande donc chaleureusement.

Ca pétille c'est la chronique qui vous permet de suivre toute l'actualité de la bande dessinée, avec la présentation d'une nouvelle BD chaque semaine ! 
Stéphane Berducat vous fait partager ses coups de cœur sur l'antenne de Méga fm. 

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