C’est l’histoire de Cédric, un professeur de Gym célibataire et brillant, qui décide après avoir lu un article de presse de se rendre dans un élevage canin afin d’adopter un bouvier bernois. L’enseignant qui a déjà vécu avec un labrador est enthousiaste à l’idée de partager sa vie, et son attirance pour la nature et les grands espaces avec un animal. Il a un coup de foudre pour un jeune chiot qu’il nommera Ubac. Ensemble, ils arpenteront les paysages rocheux et feront de sympathiques rencontres. Le bonheur est contagieux et les bonnes choses comme les mauvaises arrivent souvent en cascade. Avec Mathilde qui les rejoindra rapidement, ils formeront une petite famille qui évoluera et se lancera dans de jolis projets. Le couple est entouré de personnages secondaires attachants qui contribueront à leur façon à l’avancée de l’intrigue.

La relation entre l’homme et l’animal est au centre de ce récit qui nous rappelle que notre passage terrestre est fragile, court et jalonné de moments de bonheur dont il faut savoir profiter. L’incroyable connexion que peut entretenir un humain avec son animal de compagnie est une chose inestimable, simple, précieuse et à la portée de tous. Par sa fidélité, sa complicité inalterable et le lien unique qu’il établit avec son maître, le chien est un compagnon qui n’a pas d’équivalent. Mais, hélas, comme tout être vivant, il est mortel et même si sa perte est prévisible, elle est semblable à celle d’un être cher, s’accompagne d’un long chagrin et laisse de multiples souvenirs.

Si le propos de ce livre est sentimental et universel, il s’accompagne aussi d’un message positif, humaniste et bienveillant.

Le cadre naturel à la fois magnifique et sauvage transcende le récit. Ce décor splendide et enchanteur facilite le lâcher prise et l’évasion.

Pour cette version imagée et singulière José Luis Munuera accompagné de son fidèle complice Sedyas aux couleurs organise avec talent les phases de vie légères et les moments décisifs à l’aide d’un découpage surprenant et malicieux à l’image de nos existences. La bande-dessinée contient des planches habitées de cases peu nombreuses auxquelles succèdent des pleines pages ou doubles pages savoureuses.

Le bédéiste a réalisé de subtiles ellipses et comme à son habitude parvient à apporter de la facétie, à créer des situations loufoques et amusantes grâce à son trait vif et caricatural. C’est un régal. On rit, notamment lorsque l’auteur illustre les ressemblances entre l’animal à son maître. La colorisation délicate et pleine de nuances est un atout non négligeable qui contribue largement au succès de ce projet

« Son odeur après la pluie » n’est rien d’autre qu’un hymne à la vie et à l’amour, une promenade dans le temps optimiste, poétique et lumineuse mise en case par un artiste qui réussit tout ce qu’il entreprend. Cet album convaincant et abouti le démontre une fois encore.

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