Ca pétille : Jimi Hendrix Requiem électrique

Électrique et psychédélique, ainsi était l’Afro-Américain Jimi Hendrix.

Parce qu’il y eut un avant et un après James Marshall et qu’il est décédé tragiquement il y a presque 50 ans, l’ occasion était immanquable de lui consacrer un one shot pour revenir avec recul et passion sur la légende du magicien gaucher.
Il est intitulé Jimi Hendrix : Requiem électrique et il est assez incroyable.
Mattia Colombara et Gianluca Maconi ont conjugué leur talent pour retracer l’histoire d’une comète et sans aucun doute celle de l’un des musiciens les plus importants du vingtième siècle.

Ils ont signé chez Graph Zeppelin un album dense et d’une sensualité alarmante. Les bédéistes empruntent au vinyle sa composition chapitrée, son charme hypnotique et son adhérence inégalable.

Pour chaque période, ils convoquent les titres de l’artiste offrant du même coup une BO exceptionnelle.
Après une introduction spirituelle, le scénariste revient sur les origines du guitar hero, son enfance entre un père absent et une mère alcoolique, son imaginaire fertile et sa découverte de celle « qui lui donnera tout et lui prendra tout, une amante cruelle qui se repaîtra de ses émotions et espoirs », un refuge ultime qui se substituera dans la mesure du possible à la tristesse occasionnée par le vide sidéral laissé par la perte de sa mère.

Il revient sur ses débuts compliqués, son don insolent et incontestable et ses relations avec le showbizz.
Un second volet est consacré à la création de sa formation The Jimmy Hendrix Experience active de 1966 à 1970, ses rapports parfois compliqués avec le public puis ses excès.
Dans une ultime partie, il décrit la fin d’une carrière éclair, celle d’ un homme rongé par les doutes. Cédant à ses nombreux démons, entouré par les vautours, le perfectionniste est diminué et épuisé par ses prestations mémorables mais très inégales.
Le livre dessiné est riche d’anecdotes diverses et très bien ficelé. La narration met aussi en relief le racisme et les escroqueries dont il fut victime.
C’est au final un biopic passionnant qui se dessine au fil des pages.

Les illustrations de Gianluca Maconi apportent au récit un charme fou. Son trait fin et endiablé s’anime et défile avec grâce. La reproduction des postures scéniques est impeccable résultant sans aucun doute de nombreux visionnages afin de saisir au plus près la singularité du bonhomme, ses attitudes et sa gestuelle. Le dessinateur ne ménage pas ses effets et nous subjugue. Le noir et blanc donne une puissance incroyable et une cohérence remarquable.
Requiem électrique est assurément l’album qu’ Hendrix méritait, il est racé et élégant, documenté et beau. Les auteurs y reprennent l’ensemble des faits et potins qui font le mythe. C’est un très bel ouvrage à la hauteur de l’ auteur, guitariste, compositeur et interprète doué qui nous a quittés précocement le 18 septembre 1970 devenant ainsi malgré lui au même titre que Janis Joplin et Jim Morrison, Kurt Cobain ou Amy Winehouse une icône majeure du sinistre club des 27.

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